Etape 6 – Edition 2022 – ELA Software

On continue notre récit du Rallye Aïcha des Gazelles 2022, avec un « résumé » de l’étape 6. Dernière étape sponsorisé par ELA Software, notre sponsor du jour.

L’étape 5 a été difficile, et on le ressent encore au réveil de l’étape 6, à 5h du matin. C’est notre avant dernier jour de course, mais notre dernier départ du bivouac, car notre dernière nuit se fera en plein désert, dans les dunes. On a prévu de dormir à la balise 5X, dernière balise du jour, avec les Gazelles de Lidéo, pour traverser Chegaga ensemble. Enfin, c’est ce qu’on pensait!

Un départ au top!

La balise 1 n’est pas si loin, et c’est sur un plateau qu’on a apprivoisé la veille, rien de compliqué en vue, et une belle visibilité offerte par une jolie météo, bien calme avec peu de vent.

On y parvient sans difficulté, et vient le moment de poser sur nos cartes, tous les autres CP à valider sur cette étape de 2 jours. Ils sont 11, répartis sur presque 250km. Deux choix de parcours s’offrent à nous, et notre choix est déjà arrêté sur le parcours X, le plus compliqué, mais il passe dans Chegaga, zone de dunes dans laquelle nous avons été formées au pilotage.

Il me faudra près d’une heure pour tout poser, et pas moins de 7 cartes sont nécessaires pour réaliser notre parcours.

En route pour la balise 2

Elle se trouve 38km plus loin! Et le vent à choisi de se lever, je vais encore devoir guider Laure à l’aide des touffes de végétation et quelques arbres que nous croisons. On y est presque lorsqu’on arrive sur les premières zones de sables, qui bordent l’Erg Chegaga. Encore des fichues dunettes. C’est clairement pas le terrain de Groot. On le passe en force, mais ça tape fort sur la mécanique. On sait qu’on doit calmer le jeu. On mettra beaucoup de temps à trouver cette balise 2, il est déjà plus de 13h30 quand nous y parvenons.

3 tempêtes de sables

Ca en dit déjà long sur notre chasse à la balise 3. En partant du CP2, on roule dans la purée, on ne voit même plus nos pieds. Et là, grosse erreur, on voit une piste sur la carte, qui semble nous guider vers notre fameux drapeau 3. On le sait toutes les deux, je suis très mauvaise navigatrice sur les pistes. Et pourtant, on cède à la facilité.

Il me faut pas plus de 20 minutes pour nous perdre. Quelques dromadaires sont autour de nous, ils n’ont pas plus l’air de savoir où ils sont non plus. Aucun de mes repères n’est visible, et j’ose à peine m’écarter de la voiture pour prendre un cap, de peur de ne plus la retrouver en me retournant. J’abdique à ce moment: nous sommes officiellement perdues!

On aperçoit un drapeau au bout d’un moment, à quelques mètres de nous. On sait que ce n’est pas le nôtre, car il nous restait encore au moins 8km à parcourir pour l’atteindre. Mais c’est un bon moyen de se resituer sur la carte si une gazelle nous donne sa position. Nous avons attendu au pied de ce drapeau pendant 1h15… une éternité.

Ce sont finalement nos Nant’Zelles qui arrivent à notre secours! Elles nous réconfortent, elles nous positionnent, bref, elles nous sauvent. Sans elles, on y serait encore!

Et devinez ce qui est devant nous pour atteindre notre CP3? Une piste… On roule, on arrive devant un CP, au bout de 6km. Laure me demande si c’est le nôtre, je suis formelle: impossible, c’est trop tôt. On continue encore 2km, et rien. Je vous le donne dans le mille, c’était bien le nôtre. Mais les pistes sont nombreuses dans Chegaga. Nous nous égarons encore et on mettra plus d’une heure à le retrouver.

Un organisateur nous confira plus tard que nous avons cumulé 3 tempêtes de sable cette après-midi là.

Décision difficile

Il est déjà tard, mais nous devons avance, direction le CP4 et on le sait, ce sera le dernier de la journée. Mais du CP3 au CP4, ce sont, encore, des pistes qui sont plus directes. On s’y essaie une dernière fois, c’est un échec de plus.

On stoppe tout, à bout. On est fatiguées, mais je dis à Laure qu’on doit repartir en hors-piste, au cap, car c’est comme ça qu’on est efficace. Elle accepte. On file et on tombe plutôt facilement sur notre 4ème balise à 19h45. Trop tard pour continue, la nuit tombe, on ne pourra pas valider la dernière balise ce jour.

Une décision s’impose, nous aurons jusqu’à midi pour la valider le lendemain, elle est dans les dunes, on roule a priori seules. Ca nous parait infaisable. Et si on ne valide pas la 5 à temps, inutile d’aller cherche les autres, cela signerait la fin de cette étape pour nous.

Décision stratégique, on se rabat sur le parcours classique, et les pénalités qui vont avec. On doit tout de même valider le CP5 avant midi, mais il est bien plus accessible. Décision prise, je pose les nouveaux points sur nos cartes.

On se couche tôt, le cœur n’étant pas trop à la fête. Notre dernière nuit dans le désert n’est malheureusement pas des plus belles, car nous subissons une tempête toute la nuit.

Dernier réveil

Un réveil en douceur, malgré le goût amer du sentiment de baisser les bras. On prend la route dès les premiers rayons du soleil. Il nous reste beaucoup de balises à valider en cette dernière journée, on ne traîne pas.

Et bien, étonnamment, ça a été une de nos plus belles journées de rallye. Météo pas trop mauvaise, paysages à couper de souffle, une navigation efficace et un pilotage juste. On s’éclate sur une piste dans Chegaga entre nos balises 5 et 6.

Une pause pique-nique bien méritée sur le lac Iriki, en route pour la balise 8. On alterne les terrains roulants et les franchissements. On s’éclate et on passe une super journée.

La toute dernière

Et puis, elle arrive, cette toute dernière balise, la 11ème. On l’aperçoit au loin, on voit des gazelles qui s’enlacent, des rires, des pleurs de joie. Lorsqu’on la pointe, on retrouve notre team 248, les CQG, avec qui nous avons vécu le départ de cette course. C’était leur premier RAG, et finir ensemble était vraiment symbolique pour nous 4, même si ce fut un pur hasard.

Le bivouac est tout prêt, un col, un plateau bien dégagé. On décide d’y aller ensemble. On roule côte à côte, au cap et arrive cette fameuse ligne d’arrivée. Je ne saurais ni vous décrire, ni vous écrire ce moment. Il n’y a pas de mots…

C’est la fin… ou pas!

Pour le moment, nous ne sommes pas encore fières de nous, mais on est fières de toutes les nanas qui nous entourent.

Cette fois-ci, on prend un vrai apéro, l’ambiance s’y prête même si ce n’est pas encore la fête. On écoute les dernières péripétie des copines, les mésaventures qui bouleversent le classement. On se console parce que cette étape a été très difficile, pour beaucoup.

Et puis, cette soirée qui nous appartient, si particulière. On échange toutes beaucoup de regards ce soir-là, des regards qui en disent long, qui disent tout… A ce moment, on le sait déjà, nous reviendrons!

C’est ici que se termine ce récit de notre Rallye Aïcha des Gazelles 2022.

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