Prologue – Edition 2022

Mercredi 23 mars 2022 – en route pour le prologue.

Ce matin là, nous quittons officiellement la civilisation et les routes, pour rejoindre notre premier bivouac, lieu de démarrage du Rallye Aïcha des Gazelles, en plein milieu du désert.

On récupère nos cartes et les coordonnées des 3 balises du jour… sous la tempête de sable… les vents se sont intensifiés l’après-midi, rendant très compliquée la navigation faute de visibilité.

Le brief nous met dans le bain de suite: les conditions météo sont vraiment mauvaises. Et il en sera ainsi quasiment toute la course. Je me retrouve confrontée à ce qui m’a le plus effrayé lors de ma première participation en 2019: le manque de visibilité. On pose nos balises sur nos cartes, on lit le parcours. On ne voit rien d’infranchissable à première vue, c’est décidé, ce sera au cap!

On prend enfin le départ, j’ai vraiment peur pour ma part. On passe la ligne de départ, on s’élance. Quelques dizaines de mètres et on s’arrête pour prendre un premier cap. Je sors de la voiture avec ma carte, qui se déchire instantanément avec les bourrasques. Première leçon de ma seconde participation: la lecture de carte devra se faire dans la voiture pour laisser les cartes à l’abri. Les prises de cap, c’est dehors, à au moins 5 mètres du véhicule. Ces aller-retours incessant entre mes cartes et mon cap ne vont pas nous faciliter la tâche.

On trouve notre première balise assez aisément, la première pour Laure. Je la sens fière de nous, ça devient concret pour elle: on est efficace et nos rôles sont parfaitement répartis.

Pour la seconde, la tâche se complique, nous avons 17km à faire pour la rejoindre, et nous avons une visibilité de 50 mètres au plus. Pas le choix, je sors sans cesse de la voiture (et je lutte vraiment avec ma portière) pour trouver un repère. Les seuls que nous parvenons à voir sont des touffes de végétation. Go pour la navigation à la touffe alors! C’est comme ça que nous arriverons pile sur cette seconde balise.

Après notre dernière balise, sur le retour au bivouac, une petite zone de dunes nous donne du fil à retordre. Je perds mes repères et la tempête de sable m’empêche de trianguler. On a vraiment très peu de visibilité. Laure insiste, il faut y aller à l’instinct: « Selon tes derniers relevés, il se situait où à peu près le bivouac? » Elle avait raison de procéder ainsi, la nuit tombait et nous n’avions pas de temps à perdre si on ne voulait pas dormir dehors. Elle a eu raison de me forcer un peu la main, notre instinct nous a guidé jusqu’au bivouac, sans surprise et sans encombres.

Malgré tout, nous clôturons ce prologue à la 12ème place au classement! On n’est pas peu fières!

L’installation du bivouac le soir s’avère compliquée. Les vents se sont renforcés au fil de la journée. Lestée par les sacs et quelques grosses pierres, la tente est enfin en place, la pilote gère le coin dodo d’une main de maître!

Nous prenons le temps de partager avec les copines, de prendre les impressions des unes et des autres. On remonte le moral des Gazelles qui ont découvert le désert dans des conditions vraiment difficiles.

Il est encore tôt mais il est déjà temps de dormir. Extinction des feux à 20h30, le réveil sonnera à 5h le lendemain matin.

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